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Les Chroniques de sunny
2 avril 2014

HISTOIRE DE JEANNE (suite)

bonjour les amies

(Suite de l'histoire de Jeanne)

Avant que son père ne soit allé en cure de désintoxication, Jeanne a 13 ans. Elle allait encore à l'école, mais son coeur lui était ailleurs. Elle n'arrivait pas à revenir sur ce monde qui l'a fit tant souffrir. Pourquoi la mort lui avait-elle emportée sa maman ? Toujours elle se posera cette question même a l'âge qu'elle a maintenant.

Le père travaillait dans le bâtiment, il était souvent en réunion avec les architectes et le maître d'oeuvre. Il était apprécié professionnellement par son courage et son sens du devoir. Il était un tout autre homme une fois rentré chez lui.  Ivre, il s'effondrait sur la table de la cuisine et tombait de sa chaise.  Jeanne et sa jeune soeur étaient obligées de le traîner parterre pour l'amener jusqu'à son lit, il pesait plus de cent kilos.

Le soir, en rentrant de l'école, la petite Jeanne posait ses affaires et descendait à la cave pour y casser un peu de bois afin de faire des bûchettes pour allumer la cusinière. Sa jeune soeur de deux ans de moins restait à la maison, elle avait peur de s'y rendre. Voilà le travail de Jeanne en rentrant de l'école. Les devoirs passaient après. Sur la table de la cuisine, elle s'installait pour les faire sans avoir pris son goûter.

C'est leur père qui préparait les repas. Il faut avouer qu'il était bon cuisinier quand il n'était pas ivre, plein d'alcool.

Jeanne se souvient d'un soir quand elle est rentrée de l'école. Elle se trouvait dans la cuisine avec sa petite soeur quand soudain surgit de dessous la cuisinière une énorme araignée. En moins de deux secondes elles se sont retrouvées sur la table et elles y sont restées jusqu'à ce que leur soeur aînée rentre de l'école. Elles avaient l'impression que l'araignée les regardaient. Maintenant Jeanne rit de cette situation.

Le pavillon où elle habitait était partagé en deux logements. Elle habitait au rez-de-chaussée et au-dessus habitait un couple avec de nombreux enfants. Il y avait le grand-père qui avait sa chambre dans laquelle logeaient ses nombreux chats. (Quant les chats avaient souillé leur caisse, le grand-père jetait les excréments dans le jardin et mettait la litière dans le four de sa cuisinière bois/charbon pour la faire sécher), une cuisine et deux chambres dont une servait de salle-à-manger.

Jeanne se souvient que la maman accouchait toujours à son domicile, ce qui se faisait fréquemment dans ce temps là.  Jeanne aimait beaucoup ces moments , elle découvrait le début de la vie et adorait s'occuper des tous petits nourrissons. C'est le médecin de famille qui venait pratiquer l'accouchement assisté d'une sage-femme. La voisine a du avoir au moins six enfants. C'était une famille qui se disputait beaucoup et combien de fois la police venait chez eux car des voisins (qui avaient le téléphone) les appelaient quand ils se battaient..   Jeanne se souvient de la fois où la voisine avait jeté sur son mari de l'huile brûlante sur le bras. Des hurlements, des bruits de meubles cassés voilà ce qu'entendait la petite fille. Avec ses soeurs, elles regardaient à travers l'entrebaillement des volets les policiers monter l'escalier extérieur des voisins. Ils frappent et ceux-ci ouvrent. Et bien enfin de compte, le mari dit qu'il ne se passait rien que c'était un simple accident. Il avait le bras brûler au second degré. Il vit le médecin le lendemain qui lui prodigua des soins. Cet homme de toute façon ne travaillait pas, il vivait des allocations familiales que le "payeur" venait leur donner tous les mois. Oui, à "cette époque", il y avait un "agent payeur". Jeanne se souvient de ce vieux Monsieur gentil avec sa sacoche de cuir marron. Il avait toujours un mot aimable pour la maman de Jeanne. C'était il  a bien longtemps, maintenant tout est versé sur les comptes en banques, la relation humaine s'éloigne de plus en plus et c'est un grand dommage. Il faut bien dire qu'en banlieue parisienne la délinquance n'avait pas encore établi demeure.

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J'espère que ce petit épisode vous aura plu. La suite bientôt.

Je vous remercie de prendre plaisir à me lire.

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Commentaires
M
Je suis très en retard pour lire ton histoire. Je me souviens moi aussi de l'agent payeur à qui ma mère donnait un verre de vin. Si chaque famille en faisait autant, il devait être beau àvant de rentrer chez lui. Il était très gentil, toujours une blague à raconter. Nous étions en région parisienne, dans un immeuble que ma mère a quitté il y a 2 ans déjà. Elle y était depuis 1951. Elle ne voulait pas déménager, elle l'avait trop fait quand elle était petite. Je me sens près de toi, pas par l'histoire, mais par certains côtés. Bisous MB2
S
Ton histoire est très touchante, tu es écris vraiment bien.<br /> <br /> J'ai l'impression de lire un livre d'un auteur de talent.<br /> <br /> J'ai vraiment envie de connaitre la suite en espérant que la situation de cette famille va s'améliorer.<br /> <br /> Merci pour ce récit plein d'émotion qui montre que l'enfance nous poursuit et de là dépend toujours notre vie d'adulte.<br /> <br /> Les souffrances et les injustices de cette période nous marquent à jamais.<br /> <br /> A bientôt pour la suite.<br /> <br /> Gros bisous<br /> <br /> SYLVETTE Violette
C
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Je découvre un joli blog, une très belle création artistique, un passage à travers le temps...le passé et le présent se rejoignent en une très belle histoire racontée, la vision d'une enfance émouvante...tragiquement émouvante...une petite fille au parfum d'antan, une petite rose au jardin de la vie...j'aime beaucoup cette histoire... qui prends l'âme et le coeur de l'enfance non oubliée, mais de l'enfance, où l'Amour lui, malgré les vicissitude à toujours su trouver de la place pour se donner encore...malgré les douleurs...MERCI pour votre écrit, j'aime beaucoup la musique qui honore la chanson d'Edith Piaf, un 'petit moineau" tout aussi perdu, mais si fidèle à l'Amour...Bon week-end à vous. Amicalement, ma rose poétique (Cronin)
P
Une époque avec des joies et des peines...un bout de vie déjà bien rempli...Bises et à bientôt pour un prochaine lecture...
C
merci pour ce récit<br /> <br /> a bientôt pour la suite<br /> <br /> bisous
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